Polynésie française : un plan ambitieux pour réduire les déchets plastiques

Polynésie française : un plan ambitieux pour réduire les déchets plastiques

De 2025 à 2028, la Polynésie française s’apprête à mener une véritable révolution écologique. Gobelets, assiettes jetables, emballages plastiques : ces objets du quotidien sont sur le point de disparaître des paysages polynésiens. Un plan ambitieux d’interdictions progressives vise à réduire drastiquement la pollution plastique dans l’archipel. Entre adaptation des entreprises locales et changement des habitudes des consommateurs, ce virage vert promet de transformer en profondeur le mode de vie des îles du Pacifique Sud.

La Polynésie française s’engage dans une démarche ambitieuse de réduction des déchets plastiques. Un plan d’interdictions progressives, s’étalant de 2025 à 2028, vise à éliminer une grande partie des produits plastiques à usage unique du quotidien des Polynésiens. Cette initiative s’inscrit dans la continuité de l’interdiction des sacs plastiques, mise en place en 2022.

Un calendrier d’interdictions échelonné

Ryan Leou, chef de projets de gestion des déchets de la Direction de l’environnement (Diren), détaille le calendrier prévu :

  • 1er juillet 2025 : Interdiction des gobelets, assiettes, couverts et pailles à usage unique
  • 1er janvier 2026 : Obligation pour les établissements de restauration d’utiliser de la vaisselle réutilisable
  • 1er janvier 2027 : Interdiction des emballages en plastique pour les fruits et légumes (sauf exceptions)
  • 1er janvier 2028 : Interdiction des films plastiques étirables

« Ces mesures visent à réduire significativement la production de déchets, estimée à environ 1 500 tonnes de vaisselle plastique et métallique, films plastiques et sacs plastiques à usage unique chaque année dans les Îles du Vent », explique M. Leou.

Étude sur les petites bouteilles en plastique

Une étude sera lancée en 2025 concernant l’interdiction des bouteilles en plastique de moins de 1,5 litre pour l’eau, les sodas, les jus de fruit et les huiles. « Un premier projet de loi pourrait voir le jour entre 2028 et 2029 », précise Ryan Leou. Cette mesure, si elle aboutit, serait l’une des plus ambitieuses au monde concernant l’interdiction des bouteilles en plastique.

Impact sur les entreprises et les consommateurs

Ces changements auront un impact significatif sur le quotidien des Polynésiens et les pratiques des entreprises locales. Teiki Dubois, propriétaire d’un snack à Papeete, commente : « Nous devrons nous adapter rapidement. Cela représente un investissement initial, mais c’est nécessaire pour préserver notre environnement. »

Pour faciliter la transition, des mesures d’accompagnement sont prévues. « Nous travaillons sur des aides financières pour les entreprises qui devront s’équiper en matériel réutilisable », indique Moana Greig, du service développement économique de la Polynésie française.

Comparaison avec d’autres territoires du Pacifique

La Polynésie française semble avancer plus rapidement sur ces questions que d’autres territoires du Pacifique. La Nouvelle-Calédonie, par exemple, a reporté certaines de ses interdictions initialement prévues. « Nous sommes déterminés à être à l’avant-garde de la lutte contre la pollution plastique dans le Pacifique », affirme le ministre de l’Environnement polynésien.

Perspectives et défis

Si ce plan ambitieux promet de réduire considérablement la pollution plastique en Polynésie française, des défis importants restent à relever. La sensibilisation de la population, l’adaptation des entreprises locales et la mise en place de filières de recyclage efficaces seront cruciales pour la réussite de cette initiative.

« Notre objectif est de préserver notre environnement unique tout en accompagnant nos entreprises dans cette transition écologique », conclut Ryan Leou. « C’est un défi, mais aussi une opportunité pour développer de nouvelles filières économiques durables en Polynésie française. »

À propos de l'auteur :

Hina
Hina Teariki

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

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