Nicolas Bertholon à une conférence sur les récifs coralliens

Nicolas Bertholon à une conférence sur les récifs coralliens

Nicolas Bertholon, ministre polynésien de la Santé et de l’Ecologie a participé, lundi à Paris, à une conférence ayant pour thème  »quel avenir pour les récifs coralliens ? ». Cette conférence, ouverte par Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie et Marie-Luce Penchard, ministre de l’Outre-mer, a été l’occasion d’un débat sur les enjeux pour l’Outre-mer, présidé par Nicolas Bertholon.

 »Avec le réchauffement climatique et la montée éventuelle des océans, on pourrait se retrouver un peuple sans terre », n’a pas hésité à affirmé Nicolas Bertholon au terme de la conférence, précise le communiqué de la délégation polynésienne à Paris.

Une image choc destinée à marquer les esprits. Elle renvoie à une inquiétante réalité :  »Les deux tiers des îles polynésiennes sont des atolls. Donc se poser la question du devenir de ces récifs, c’est se demander ce que deviendront les deux tiers du substrat de notre communauté », a-t-il souligné.
Dans ce contexte, Nicolas Bertholon a souligné que l’avenir des récifs coralliens était un sujet d’une réelle importance pour l’Outre-mer français, et notamment pour la Polynésie française.  »Les récifs sont les barrières de protection de nos littoraux. Toute réflexion qui tourne autour de leur avenir est essentielle ».

Créer des Aires Marines Protégées

L’atteinte aux récifs est de deux types. Celle, localisée sur Papeete et Moorea, et dans une moindre mesure, aux Iles sous le Vent, qui résulte de l’activité économique. Et puis plus généralement, celle qui est la conséquence du réchauffement climatique avec pour traduction, le blanchissement des coraux. Un phénomène mondial qui ne touche pas uniquement la Polynésie française.
Plusieurs pistes ont été évoquées afin de relever les défis qui se présentent. Parmi elles, la réduction des dégradations et pollutions issues des activités humaines qui modifient le milieu et appauvrissent les ressources. Dans le même temps, il faudra sans doute développer des réglementations assurant la gestion durable des espaces et des ressources.
Quoi qu’il en soit, dans l’esprit du ministre polynésien, les enjeux sont doubles car  »il faut continuer à développer notre économie tout en préservant notre environnement ». Des solutions existent et Nicolas Bertholon se veut rassurant :  »J’étais ce matin en discussion avec les responsables du conservatoire du littoral de la métropole. On est en pleine phase de réflexion autour de la possibilité d’installer un conservatoire polynésien des espaces gérés, au domaine d’intervention plus large et, en parallèle, on réfléchit à la possibilité de créer des Aires Marines Protégées (AMP). Ces outils pourront être mis en place dans un temps très court. Ils nous permettront de gérer de manière rationnelle tous ces espaces ».
A cette dimension économique des récifs coralliens s’ajoute leur très grande valeur sociale. Une population nombreuse vit de la pêche sur les récifs coralliens ou du tourisme autour de ces mêmes récifs. C’est pourquoi le ministre polynésien tient à ce que le sort de ces populations soit pris en compte dans la réflexion globale.

Un partenariat avec l’Etat et L’Europe

Nathalie Kosciusko-Morizet n’a pas dit autre chose, même si elle a rappelé que, de manière classique, deux visions du problème pouvaient s’opposer : ‘‘L’affrontement entre les pro conservation et les pro exploitation doit être évité. Il faut marier les deux démarches. De toute façon, si celle des pro exploitation aboutit à la destruction des massifs, ce sera la mort de la poule aux œufs d’or. Et au bout du compte, il n’y aura plus de tourisme, plus d’activité économique. Ce sera fini ».
Marie-Luce Penchard, pour sa part, a annoncé le lancement prochain d’un passeport biodiversité qui, remis à chaque touriste se rendant Outre-mer, aura pour vocation de faire connaître les richesses naturelles ultramarines. La ministre de l’Outre-mer a souhaité que tout soit fait pour  »sauver les récifs coralliens. Nous n’avons pas le droit de rester sans rien faire. Il nous faut préserver ce qui constitue une richesse pour les populations aujourd’hui et demain pour les générations futures ».
Le gouvernement du Pays s’emploie déjà à trouver des solutions. Elles passeront immanquablement, selon le ministre polynésien en charge de l’Environnement, par un partenariat étroit avec les autorités de l’Etat et l’Europe :  »L’assainissement des eaux usées de Punaauia a coûté des milliards. Sans le soutien de l’Europe à travers le FED, nous n’aurions jamais pu investir dans un tel réseau qui est d’une importance cruciale pour la préservation de notre environnement ».

Une prise de conscience de la population

Interrogé sur le niveau de pollution en Polynésie française, Nicolas Bertholon a indiqué que des progrès avaient déjà été réalisés en matière de préservation de l’environnement. Et notamment avec l’instauration d’un système de tri des déchets ménagers et hospitaliers :  »Récemment, en Nouvelle-Calédonie, j’ai pu constater que mes interlocuteurs étaient admiratifs de ce qui avait été réalisé. Il faut maintenant passer à un stade de sensibilisation de la population, non par la contrainte mais par une prise de conscience », a-t-il avancé.
Au total, le ministre polynésien de l’Ecologie a jugé que les échanges, qu’il avait pu avoir avec la centaine de chercheurs présents à la conférence, avaient été très fructueux :  »C’est bien, on analyse, on trouve des explications et on essaye d’échafauder des stratégies pour améliorer les choses ».
La conférence a été clôturée par une cérémonie au cours de laquelle le Professeur Bernard Salvat a été élevé au rang de chevalier de la Légion
d’honneur. Nicolas Bertholon a profité de cette occasion pour lui remettre une couronne de tiare et lui adresser toutes ses félicitations.

À propos de l'auteur :

Hina
Hina Teariki

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

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