Si le cyclone Oli a été particulièrement violent en passant à proximité de l’archipel des Australes , après avoir causé d’importants dégâts aux Îles Sous-le-Vent, il aura été relativement clément aux Îles-du-Vent où vit la majeure partie de la population polynésienne. A Tahiti et Moorea, seules quelques habitations ont été endommagées et des canalisations arrachées. État des lieux.
Sur la commune de Mahina, au Nord Est de Tahiti, 82 personnes qui vivaient en bord de mer ont encore été évacuées, jeudi soir, puis relogées en raison d’inondations mais aussi d’une « mini tornade » survenue en fin de journée. Des coupures d’électricité sont survenues peu après le passage d’Oli, mais tout est aujourd’hui rentré dans l’ordre à ce sujet.
À Arue, commune limitrophe de la première, peu de dégâts ont été signalés. Le gymnase mis à disposition de la population a accueilli dans la nuit de jeudi une seule famille de cinq personnes plus deux individus. Le comportement des administrés a, en revanche, pu poser problème: « On a eu des jeunes inconscients qui, en plein cyclone, sont allés surfer », a ainsi déploré un membre du cabinet du maire.
Pirae : jeux dangereux dans les rivières
À Pirae, côte Est de Tahiti, 300 personnes ont été évacuées dans la nuit de jeudi mais toutes ont pu rejoindre leur domicile le lendemain, la municipalité n’ayant pas subi de « vents forts ». Sur le trait de côte, en revanche, quelques murs ont été victimes des assauts des vagues, et de nombreux rochers apportés par la houle rendent toujours la baignade dangereuse. Un « petit problème » de captage d’eau demeure encore, des feuillages et branches obstruant les canaux. Ici aussi, les pompiers ont déploré l’attitude des administrés, certains autorisant leurs enfants à jouer dans les rivières quelques heures à peine après la levée de l’alerte rouge, et alors que les crues restaient importantes.
À Papeete, « capitale » de la Polynésie, les dégâts ont été relatifs. Le contour de la piscine municipale coté mer a été en partie été endommagé par la houle. Celle-ci a également eu raison d’un ponton au quai des yachts. Des éboulements ont enfin été signalés mais sans qu’il n’y ait de blessés.
Punaauia : la route d’accès au fond de la vallée de la Punaruu s’est effondrée
Sur la commune de Faa’a, la plus peuplée de Polynésie, Oli s’est également montré clément. Quelques arbres se sont couchés du fait des vents et par précaution, 441 personnes ont été évacuées mais elles ont aujourd’hui regagné leurs habitations. « Nous n’avons pas eu d’inondations car nous avions réalisé des travaux en amont, notamment le curage des caniveaux », précise-t-on à la mairie.
À Punaauia, sur la côte Ouest de Tahiti, le « gros dégât de la commune » se situe au fond de la vallée de la Punaruu où la voie d’accès, à flanc de rivière, s’est littéralement effondrée . Le temps de reconstruire une route, dans les jours à venir, un particulier vivant sur zone a accepté que son terrain puisse être emprunté par les résidents afin que ceux-ci circulent librement. Jeudi soir, 200 personnes étaient encore logées dans des bâtiments municipaux, mais elles ont toutes regagné vendredi matin leurs domiciles. Le service des affaires sociales de la commune a entamé le « recensement des dégâts des particuliers ». Cinq familles se sont déjà manifestées.
À Paea, environ 200 habitants du littoral ont été évacués pendant la nuit, jeudi. Les administrés sont toujours confrontés à des coupures d’eau et plusieurs habitations ont été endommagées. Les autorités de la commune recensent à l’heure actuelle les dégâts.
Papara : 5000 personnes privées d’eau
Sur Papara, le passage d’Oli a complètement ravagé le système d’alimentation en eau potable qui se trouvait dans la vallée de la Taharuu. La rivière a en effet élargi son lit du fait de l’augmentation de son débit et a « tout emporté ». « 5000 personnes sont sans eau pour au moins 15 jours. Il faut tout refaire », a expliqué le maire de la commune, Bruno Sandras, qui vient d’acheter des « tuyaux en fonte » pour plus de 6 millions Fcfp (environ 50 000 euros). Deux maisons ont en outre été « à 100% sinistrées » et trois autres présentent des « dégâts importants ». 250 personnes sont toujours hébergées par la mairie ou par les multiples confessions religieuses.
Sur la presqu’ile tahitienne, les autorités recensent toujours les dégâts sur l’ensemble des quatre communes de Taiarapu Est. D’ores et déjà, six maisons sont endommagées. « Des coupures d’eaux dues aux difficultés de réarmement des pompes » sont également signalées.
Enfin, sur l’île de Moorea, distante de moins d’une dizaine de kilomètres de Tahiti, « une cinquantaine de maisons ont été endommagées et/ou détruites » et leurs habitants ont été relogés dans « des maisons paroissiales » ou des bâtiments de la mairie. Certaines canalisations ont en outre été cassées par les racines des arbres ayant cédé face à la puissance des vents, mais un retour à la normale est prévu « d’ici peu ». La mairie a mis en place un guichet unique à destination des sinistrés et invitent ceux-ci à se manifester.
Quant à l’île de Maiao, commune associée de Moorea, entre 5 et 10 maisons ont été endommagées. L’île ne disposant pas d’un aérodrome, un navire devrait venir apporter des vivres samedi ou dimanche.