Un maître du Iaïdo au Conservatoire

Un maître du Iaïdo au Conservatoire

La salle de danse du Conservatoire artistique de la Polynésie française (CAP) a accueilli, vendredi soir, l’association « Bushin Iaido », à l’occasion de l’ouverture d’une session intensive de pratique de l’art du sabre placée sous la direction de Robert Rodriguez, septième dan de la discipline et « sensei » de l’association.

Devant un public curieux composé aussi de professeurs de musique, qui avaient fait le déplacement à l’issue de leurs cours de la journée, le maître a donné le tempo d’un stage appelé à durer deux semaines, et qui se déroulera essentiellement dans la salle du dojo tahitien.

« Nous sommes très heureux d’avoir pu débuter ce stage dans la salle de Mamie Louise Kimitete« , a souligné Frédéric Cibard, président de l’association. « C’est un peu le temple de la danse, et comme au Japon dans certains dojos, il y a un parquet… merveilleux !« 

Le chant du sabre

Les quelque vingt licenciés de l’association sont honorés… mais également un peu tendus à l’abord de ce stage qui déroulera entre les « dojo » de la Fautaua (dojo tahitien) et de Erima, à Arue, avec l’aimable soutien des fédérations polynésiennes de Aikido et de Judo

« Notre professeur, Robert Rodrigez, sillonne le monde. Il était il y a peu au Japon, à Shizuoka, au dojo de son propre professeur. Après Tahiti il partira en Pologne, en Finlande, puis en Espagne. Il est d’une exigence totale durant les cours, d’une rigueur incontournable, mais également, d’une telle disponibilité, d’une telle écoute. C’est un enseignant exceptionnel« , précise encore de président de l’association.

Mais que viennent donc chercher les pratiquants de cet art du sabre ? « Chacun pourra répondre à cette question. Une harmonie entre le corps, le coeur et l’esprit, pour mon compte… et la rigueur du mouvement martial. La beauté du sabre, son chant« , indique encore Frédéric Cibard en évoquant les répliques de « katana » qui émettent un sifflement particulier lors des mouvements, très circulaires.

Le sabre des jeunes filles

La pratique de cet art zen comprend le dégainage du sabre – les pratiquants sont équipés de répliques non tranchantes de katanas, les « Iaito » – des gestes défensifs et de coupe, et le rengainage du sabre dans le fourreau. En face d’eux, pas d’adversaire, si ce n’est une présence virtuelle qu’il faut matérialiser.

La plupart des écoles enseignent le iaido en utilisant des kata qui sont des séries de gestes pré-arrangés. Les gestes représentent des mouvements de défense contre une attaque d’un ou de plusieurs adversaires et chaque kata enseigne un ou plusieurs principes de maniement correct du sabre.

Les pratiquants licenciés de iaido sont rassemblés au sein du Comité National de Kendo (CNK), lui-même rattaché à la Fédération Française de Judo et Disciplines Associées (FFJDA). Cette structure rassemble également le kendo, le jodo, le naginata et le sport chambara.

Une discipline qui s’adresse à tous

La présence de Robert Rodriguez permet aux licenciés polynésiens d’étudier, outre les formes fédérales de leur art, le Iaido de l’école ancienne Sui ô ryu, fondé par Mima Yoichizaemon Kagenobu (1577-1665) autour de 1615..

Le iaido peut s’adresser à tous, hommes ou femmes : les plus jeunes élèves de l’association sont des jeunes filles scolarisées en classe de quatrième, qui ont douze ans et pratiquent avec leur père ! Il faut dire que cet art ne demande pas de capacités physiques particulières, acquises au cours de la pratique.

Le cours s’organise de façon traditionnelle, avec un professeur assisté des plus anciens élèves. Un certain engagement dans la pratique est nécessaire ; notamment l’assiduité et le sérieux pendant le cours sont exigés : ce sont les conditions indispensables au progrès et au maintien de la sécurité de tous.

La tenue pour la pratique du iaido comprend une veste japonaise (keikogi), une large ceinture (obi) et une jupe-culotte (hakama). Elle n’est pas indispensable dès les premiers cours. Pour débuter, une tenue simple et ample peut faire l’affaire. Le iaido se pratique avec un sabre japonais, aiguisé (katana) ou pas (iaito). Pour les débutants, le iaito est fortement recommandé pour des raisons évidentes de sécurité. Lors des premiers cours, le club est en mesure de prêter quelques iaito ou des sabres en bois (bokken).

À propos de l'auteur :

Hina
Hina Teariki

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

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