Les proches des vingt victimes du crash du Twin Otter d’Air Moorea, survenu le 9 aout 2007, ont participé mercredi à une réunion d’informations au palais de Justice de Papeete. L’enquête, qui a avancé à grands pas, met en avant la responsabilité des cadres de la compagnie.
Reçus durant plus de deux heures par les membres du parquet de Papeete et les enquêteurs chargés des investigations sur le crash du Twin Otter, les proches des vingt victimes ont exprimé leur colère au sortir de ce point de situation, à l’image de Nicolas Fourreau, le président de l’association « 9-8-7 » qui regroupe les familles de victimes: « Il y a des rapports définitifs d’experts qui ont été ajoutés au dossier. Ils ont révélé des dysfonctionnements majeurs et montré que les cadres dirigeants étaient incompétents. Qu’ils ignoraient certaines bases essentielles à l’exploitation du Twin Otter « , s’est offusqué celui-ci.
Pour l’avocat de l’une des familles, Me Cazeres, les investigations ont en effet permis « des avancées significatives qui vont bien au delà de ce qui avait été analysé par le Bureau Enquêtes et Analyses -BEA-« . Selon le conseil, « il apparaît que la compagnie Air Moorea est très très impliquée », la catastrophe étant la résultante « d’un ensemble de négligences et d’incompétences » attribué aux cadres de la compagnie.
« Défauts d’entretien et inimitiés »
Un avis partagé par une source proche du dossier : « Les experts ont examiné toutes les hypothèses même les plus extrêmes (…) Ils sont tous absolument catégoriques pour dire que c’est le câble de gouverne qui s’est cassé. Il y a eu des défauts d’entretien, une mauvaise organisation mais aussi des inimitiés entre certains salariés qui ont fait que l’un donnait des instructions qui n’étaient pas suivies par l’autre« .
L’ensemble de ces éléments poussent les proches des victimes à s’interroger sur « l’état actuel de la compagnie« . » Certains des cadres sont toujours en place aujourd’hui. On peut donc légitimement s’inquiéter sur la sécurité à bord. Il va falloir que l’on intervienne auprès du BEA pour qu’il prenne les mesures nécessaires pour savoir si oui ou non la compagnie peut toujours voler », a ainsi expliqué Nicolas Fourreau.
Six personnes mises en examen
A l’heure actuelle, 6 personnes sont mises en examen dont plusieurs membres de la direction de la compagnie mais aussi l’ancien responsable de l’Aviation Civile en Polynésie. D’autres nouvelles mises en examen pourraient suivre selon un proche de l’enquête.
Le Twin Otter d’Air Moorea s’était abimé en mer le 9 aout 2007 quelques secondes à peine après son décollage de l’île de Moorea. Il s’apprêtait à regagner Tahiti, distante de quelques kilomètres, avec vingt personnes à son bord.