Le site archéologique « Pihaena » à Moorea sera réhabilité

Le site archéologique « Pihaena » à Moorea sera réhabilité

Le maire de Moorea-Maiao, Raymond Van Bastolaer a signé vendredi, avec l’association culturelle « Te puna reo Pihae’i’na » présidée par Lee Rurua, une convention visant à réhabiliter le site archéologique « Pererau » qui s’étend sur 12 966 m2 sur le domaine Pihaena. L’opération se fera avec le soutien des services de la Culture et du Patrimoine. Le projet révèle plusieurs intérêts, culturels, éducatifs, touristiques et économiques.

Dans un décor emprunt de sérénité, là où jadis, la reine Teremu’ura réglait les affaires de son royaume à Moorea, l’association culturelle « Te puna reo Pihae’i’na » a passé, vendredi, un contrat avec la commune au profit de la réhabilitation d’un domaine parsemé de vestiges encore enfouis sous la végétation tropicale.
La cérémonie s’est déroulée au son des tambours, des « pu » et percussions polynésiennes sur le lieu même du domaine « Pihaena » qui est une terre communale.

Dans les règles de l’art

« La restauration de ce site devra se faire dans les règles de l’art », informent les responsables de l’association culturelle, laquelle a demandé la collaboration des services de la Culture et du Patrimoine.
« Nous avons de la chance d’avoir en face de nous, une association sérieuse », se réjouit le maire Raymond Van Bastolaer.
La commune met à la disposition de « Te puna reo Pihae’i’na » le foncier afin que soient réhabilités les marae (lieux de culte) qui s’y trouvent, mais également de planter les plantes médicinales et arbres utiles.
« Nous espérons ensuite ouvrir ce site à une économie touristique », confie Raymond Van Bastolaer.

Pas le droit de toucher

Réalisée avec des archéologues, la remise en état des vestiges sera source d’enrichissement pour les résidents de Moorea, mais également d’intérêt touristique.
Le marae est en effet à moins de 100 m de l’usine de Jus de fruits « Rotui », visitée quotidiennement par les touristes.
Sur le site restauré, l’association envisage d’organiser des spectacles et de mettre en place des visites guidées, à la fois des vestiges et du jardin de plantes médicinales.
« Nous n’avons pas le droit de toucher aux marae. Les fouilles qui seront entreprises feront l’objet d’une deuxième convention », prévient le maire.

De l’or en tiges

« Nous voulons avec les enfants, et tous ceux concernés par la culture, réhabiliter 3500 m2 de ce site », explique Lee Rurua, la présidente de l’association dont le projet consiste à mettre en place un espace d’éducation culturelle.
Cette réhabilitation se fera aussi par la plantation d’arbres utiles tels que le cocotier, le bamboutier, un champ de pandanus ainsi que de cultures vivrières.
Les membres de l’association se proposent de mettre en valeur les arbres existants sur la propriété, c’est-à-dire les pieds de fara, les manguiers, pistachiers, purau et les « a’eho » (cousins du bambou) qui y poussent actuellement.
Les « a’eho » intéressent d’autant plus les membres de l’association qu’une étude a révélé que le Miscanthus floridulus a quasiment disparu des îles de la Société.
Les artisans de Rapa (archipel des Australes) utilisent encore cette plante. Cependant, ils rencontrent des problèmes d’approvisionnement de cette matière première puisque la récolte des tiges est saisonnière. D’autres artisans sont friands des tiges de « a’eho » dont le sac est vendu 25 000 Fcfp sur le marché de Papeete.
« Il serait intéressant de lancer une étude d’estimation de cette plante », commente Lee Rurua.

Pensez « emploi »

La réhabilitation de ce site archéologique et le projet culturel qui a été proposé au maire visent également à créer des emplois, comme l’ont expliqué sur place les responsables du projet qui demandent l’embauche de jeunes sous contrat CPIA pour l’entretien du site archéologique « Pihaena » à Moorea.

À propos de l'auteur :

Hina
Hina Teariki

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

Hina Teariki est une journaliste polynésienne de 38 ans, née et élevée à Papeete. Diplômée en journalisme de l'Université de la Polynésie française, elle a commencé sa carrière en 2008 comme pigiste pour divers journaux locaux avant de rejoindre Tahiti Presse en 2010. Passionnée par la culture et l'environnement polynésiens, Hina s'est spécialisée dans les reportages sur le développement durable, le changement climatique et la préservation des traditions locales. Elle est connue pour son style d'écriture engagé et ses enquêtes approfondies sur les enjeux sociaux et écologiques du fenua.

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