À Tahiti, une réunion marquante s’est tenue ce vendredi matin dans un hôtel bien connu de la place. Les membres de l’association Moruroa e tatou, sont montés au créneau face à la polémique entourant la visite de Marcel Jurien de la Gravière, délégué à la sûreté nucléaire, et le retour imminent du navire Peace Boat, avec à son bord cinq Polynésiens prêts à témoigner.
Cette réunion avait pour but de mettre en lumière plusieurs points. D’une part, la pétition signée par les habitants de l’atoll de Tureia exprimant leurs inquiétudes, et d’autre part, les retombées de la visite de la délégation menée par Jurien de la Gravière. Ce dernier, critiqué pour ses « déclarations irresponsables », est appelé à démissionner par Roland Oldham, président de l’association.
Un engagement sur tous les fronts
Roland Oldham ne relâche pas ses efforts pour attirer l’attention sur les questions laissées dans l’ombre :
- Exiger une enquête indépendante sur la situation des atolls de Moruroa et Fangataufa.
- Souligner les risques encourus par la population de Tureia.
- Impliquer les politiques dans un effort commun pour briser le « mur de l’obscurantisme ».
En parallèle, le retour du navire Peace Boat, prévu pour samedi, s’annonce chargé. Cet événement s’accompagne de représentants appelés « Hibakushas » — victimes des bombardements américains d’Hiroshima et de Nagasaki — ainsi que d’étudiants japonais, australiens, et polynésiens. L’objectif est d’échanger sur les expériences nucléaires vécues par les différents pays.
Programme du retour du Peace Boat
Le programme du navire est à la fois solennel et instructif :
- Une cérémonie se tiendra au mémorial des victimes des essais nucléaires à Papeete.
- Rencontre prévue avec Oscar Temaru, une figure politique influente.
- Des débats auront lieu avec les jeunes du Collège Pomare IV et de la paroisse protestante de Pirae.
Pour clore cette visite, une conférence de presse se tiendra au fare pote de l’Assemblée de la Polynésie française. Les étudiants japonais et australiens y partageront la situation de l’énergie nucléaire dans leurs pays respectifs. Les Polynésiens, quant à eux, raconteront leur expérience récente au Japon.
Moruroa e tatou incarne, dans ce contexte, un phare de vigilance constante face aux dangers du nucléaire, invitant chaque acteur politique et citoyen à assumer ses responsabilités.