Affaire Vetea Guilloux: renvoi au 24 octobre

Affaire Vetea Guilloux: renvoi au 24 octobre

Dans un contexte judiciaire sensible, l’affaire Vetea Guilloux attire une nouvelle fois l’attention des médias sur les affaires non résolues de Polynésie française. Le 8 mars 2008, la cour d’appel de Paris, onzième chambre, a décidé de reporter la procédure au 24 octobre prochain. Ce renvoi s’inscrit dans l’attente de la clôture des investigations relatives à l’accusation d’assassinat et à la complicité d’assassinat concernant la mystérieuse disparition du journaliste Jean-Pascal Couraud, alias JPK, en 1997.

Ce choix de renvoi illustre la volonté de la cour de ne pas dissocier les accusations de dénonciation mensongère et calomnieuse, liées à l’affaire. Pour rappel, en 2004, Vetea Guilloux, ancien membre du Groupement d’Intervention de la Polynésie (GIP), accusait deux autres membres, Tutu Manate et Tino Mara, de l’assassinat de JPK, avant de se rétracter et d’avouer avoir menti à la gendarmerie ainsi qu’au ministre de l’Équipement de l’époque, Gilles Tefaatau.

L’audience du 8 mars a vu Me Cross, l’avocat de Vetea Guilloux, rappeler que l’implication des mêmes faits dans deux accusations rend la dissociation complexe. Il explique : « La valeur de la déclaration de M. Guilloux repose aujourd’hui contre celle des autres. Bien que dépourvus de témoins ou de preuves matérielles tangibles, nous devons considérer que ses aveux initiaux reflétaient la vérité, malgré les pressions subies, qui l’ont poussé à se rétracter pour alléger la tension. »

Les pressions en débat

D’après la défense de Vetea Guilloux, ce sont ces pressions qui auraient poussé le protagoniste à modifier sa version des faits. En face, Me Quinquis, représentant la partie civile de Tutu Manate et Tino Mara, se dit confiant quant à l’issue du procès, soulignant l’absence de mise en examen ou d’éléments matériels pouvant justifier les infractions reprochées à ses clients.

En 2005, la Cour d’appel de Papeete avait initialement condamné Vetea Guilloux pour ces accusations mensongères. Toutefois, la Cour de cassation annula cette décision l’année suivante, l’instance ayant constaté une sanction supérieure aux recommandations du code pénal. Cette annulation a ajouté une dimension supplémentaire à la complexité de l’affaire, réévaluant les peines encourues par M. Guilloux et remettant en question la gestion antérieure des procès impliquant cet accusé.

Date Événement
1997 Disparition de JPK
2004 Accusation de Guilloux contre Manate et Mara
2005 Condamnation en appel à Papeete
2006 Annulation par la Cour de cassation
2008 (8 mars) Renvoi par la cour d’appel de Paris
24 octobre 2008 Date fixée pour la reprise du procès

Quels enjeux pour le 24 octobre ?

Afin de clore une affaire devenue symbolique de possibles dysfonctionnements judiciaires locaux, la nouvelle audience prévue en octobre devra clarifier les positions de chacune des parties impliquées. Le défi résidera dans la capacité des juges à départager les déclarations de Vetea Guilloux et les allégations émanant de Manate et Mara, en l’absence de preuves déterminantes.

Quelles seront les conclusions de cette réunion judiciaire longtemps attendue ? Reste à savoir si nous verrons enfin, après tant d’années de péripéties procédurales, une réponse claire aux zones d’ombre entourant la tragique disparition de JPK.

CT

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